Après Gattégno, Huet...

Je ne sais pas si cette rubrique est la plus appropriée, mais quelqu'un m'a récemment parlé d'une vidéo autour d'Amélie, conçue apparemment par quelqu'un qui ne l'apprécie que modéremment
Jugez plutôt : http://www.club7.fr/?post/ma-vie-ratee-d-amelie-nothomb

Un livre est en préparation.
Je reconnaîs que la vidéo m'a fait rire surtout le début avec le chewing-gum, mais je ne vois pas l'intérêt que cela représente à part se payer un bon délire. Enfin c'est le "buzz" du moment on va dire

J'avais vu ça sur youtube, oui. Bof, c'est rigolo... Sans plus... C'est vrai, ça devient à la mode, de rire sur le dos de la "bizarre" et "populaire" Amélie Nothomb. Elle est un peu devenue une légende...

Tiens, je vais faire aussi pour la promo de mon livre. Je vais me déguiser en Amélie et je vais faire une vidéo. (Et je serai moins moche déguisé en fille que ce gars-là, pour des raisons évidentes de génétique)
Pour l'instant j'ai vendu une dizaine d'exemplaires, mais je ne désespère pas.
Je ne suis pas très fier de ce roman-là, donc je n'ose pas faire une super promo. Sur les trois trucs que j'avais envoyés, je comprends mal pourquoi ils ont choisi ça, mais bon. Les mystères de l'éditions.
Mais j'espère que les ventes vont décoller après mon clip. Héhé.

Allez, on sort tous un livre (rien n'est impossible) et on se déguise tous en Amélie !

En tout cas, promis, le prochain je mettrai en ligne l'adresse pour l'acheter, et le clip que j'aurais fait sur Youtube. Mais celui-là je n'en suis pas assez fier.

Pour en revenir à ce clip-là, le seul truc qui m'a fait rire c'est quand il vomit en lisant "500 000 exemplaires vendus".

Ceci dit, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne méthode pour vendre son propre bouquin que de taper sur les gens qui vendent plus. Et quand bien même ce serait une bonne méthode, Marc Lévite ou Anna Galvaudé méritent plus que ça notre haine que cette pauvre Amélie, qui a au moins le mérite d'avoir gagné sa célébrité à coup de romans qui valaient vraiment le coup d'être lus.

(Aller je brise le silence )

Pourquoi cette haine à l'encontre de ML et de AG ? Acheter du ML ou du AG n'empêche pas d'acheter du Zola. Les gens ont des goûts différents des miens et si ces deux auteurs ont un public, et bien je ne peux que penser que d'autres ont trouvé un intérêt à ce qui ne m'intéresse guère.

Mais, Tom, tu as le droit d'aimer Lévy. Moi, je ne trouve vraiment pas que ses romans aient autant de valeur que ceux d'Amélie. Et effectivement, je pense qu'on serait plus inspiré de le prendre en bouc-émissaire que notre talentueuse best-selleuse.

Je n'aime pas non-plus mais j'ai l'impression d'y voir une certaine hiérarchie des goûts et ça m'énerve. La notion de mauvais goût est une invention de bourgeois pète dans la soie et qui participe à une mise à distance d'une catégorie de personne du fait de leurs aspirations. C'est pour cela que je préfère dire que ces personnes ont des goûts différents des miens et c'et tout.

Je ne veux surtout pas créer encore une polémique de ouf, mais je ne pense pas qu'il faille raisonner en terme de goût.
Certains aiment la science-fiction, d'autre le roman historique, biographique, etc. Ok, ça c'est une question de goût.
Mais il n'y a pas de question de goût pour ML et AG. Pas vraiment, sauf si on a la passion des romans de merde, mais bref. C'est une question de qualité. Pas de genre ou de goût. Ce n'est pas le goût des gens ni le bon sens populaire "tous les gouts sont dans la nature" qui déterminent la qualité d'une oeuvre.
Les gens font des études pour ça. En fac de lettres, ou en lisant, ou en apprenant le métier de critique littéraire (c'est en critiquant qu'on devient critique). Il faut peut-être des années pour percevoir ce qu'est vraiment la qualité. C'est moins évident qu'en dessin, et encore même en dessin il faut se méfier des idées reçues. Partout, il faut se méfier des idées reçues. Tous les goûts se valent, c'est une idée reçue.
C'est certainement très vrai si on parle de genre. Nul ne peut dire "la science-fiction c'est nul" ou "le polar c'est de la sous-littérature" là en effet on créé une hiérarchie des goûts. Mais si on dit "entre Gavalda et Hugo, c'est pas le même niveau" on dit juste une évidence.
Du moins pour les gens, comme je l'ai dit, qui lisent énormément, qui ont appris quelques bases, en font leur métier, etc. Pour le commun des mortel, c'est sûr, ML c'est génial et AG c'est magnifique. Mais pour eux le film Endiablé c'est un chef-d'oeuvre et Le Diable s'habille en Prada c'était passionnant aussi, qu'est-ce que tu veux... Tout le monde n'écoute pas Mozart, beaucoup préfèrent la Star Ac.
Je ne crois pas que ce soit snob de juger la qualité des oeuvres.
Même si, en effet, il ne faut pas dire "les romans d'amour c'est caca-boudin" car il y en a qui sont merveilleux. De la même manière qu'on ne devrait jamais faire aucune généralité. On ne peut pas dire "les romans de Marc Lévy sont pourris" si ça se trouve un jour il y en aura un correct. On devrait dire : "jusqu'à présent Marc Lévy n'a fait que de la merde" sans préjuger de ce qu'il peut faire par la suite.

(50 euros que le prochain c'est encore de la merde)

Il faut admettre qu'on a tous une tendance naturelle à juger de meilleure qualité ce qui correspond à nos goûts.

Sylbao a écrit:

Il faut admettre qu'on a tous une tendance naturelle à juger de meilleure qualité ce qui correspond à nos goûts.

C'est vrai, et je pense qu'il faut lutter contre ça, et tenter d'aller plus loin. Tu es d'accord qu'un novice aura peut-être du mal à distinguer, quand il entend du classique, qui est le compositeur, alors que quelqu'un qui a l'habitude, même s'il n'a jamais entendu l'enregistrement, pourra deviner l'interprète. Et il ne saurait expliquer pourquoi certains interprèetes jouent juste bien, et pourquoi d'autres sont des génies. La plupart des explications ne trouveraient pas de mot. Pareil avec la littérature. Comme pour la musique, le goût de l'auditeur ou du lecteur joue un rôle dans le jugement de ce dernier, mais il n'y a pas que ça, il y a la technique, la fluidité, la grâce. Le talent, le génie quoi.
Quand tu fermes La vie mode d'emploi de Perec tu sais que tu viens de lire un truc énorme. Quand tu fermes Et si c'était vrai tu sais que t'es arrivé en gare et que tu dois pas oublier de bagage sous ton siège.

Ces propos n'engagent que moi, mais ça me rassure de penser que le médiocre existe, et que peut-être je sais un peu le reconnaître. Si ça pouvait m'empêcher de tomber dedans...
D'un côté ce serait bien, de penser le contraire. Se dire que quoi qu'on écrive, tout se vaut, que rien ne peut être jugé, et que seule doit compter ma liberté. Mais cela signifie plus aucune limite, plus aucune contrainte, aucune ambition... Je crois que je ne pourrais simplement plus écrire.