Nothomb
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MessageSujet: Ecrire   Ecrire Empty24/2/2009, 22:24

Pourquoi ? Comment ? Pour qui ?
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Oscar de Jarjayes
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty25/2/2009, 20:01

Je vais répondre aux trois questions : écrire pourquoi ? comment ? et enfin pour qui ? en prenant mon cas, car j'écris et c'est mon métier. Il est vrai que j'ai beaucoup de mal à en vivre, donc je me vois contraint de faire autre chose de mes journées, pour l'instant, mais je vais vous parlez en tant qu'auteur. Ce que je vais exposer n'est valable que pour moi et n'implique pas du tout les autres écrivains. Je tiens à préciser que j'ai horreur en règle générale des phrases d'écrivain sur l'écriture, ou de n'importe qui sur l'écriture genre "Ecrire c'est comme vomir sur du papier" ou "Ecrire c'est parler quandon veut rester dans le silence" je trouve ça d'une connerie affligeante. J'espèreque je ne vais pas tomber dans ce travers (de porc).

Pourquoi ? Parce que je ne sais rien faire d'autre. Je ne sais pas dessiner, ou alors des petits personnages très graphiques, en 2D, rien d'intéressant, je sais jouer un peu de musique mais je suis incapable de composer. Pour moi un appareil photo sert à prendre le cul de mon pote bourré en soirée. Mes personnages en pâte à modeler ressemblaient toujours à des boudins avec une tête en forme de boudin. De plus loin que je me souvienne, j'ai toujours écrit, car c'était le seul don artistique dont je disposais, d'une part, et que tout de même j'avais une certaine sensibilité et des choses à dire d'autre part. Un jour, il n'y a pas si longtemps, mes parents m'ont rappelés qu'enfant, avant de savoir écrire avec un stylo, j'inventais des poèmes que je déclamais, avec des rimes et tout. Heureusement personne n'a eu l'idée de recopier ça sur du papier sinon ce serait la honte, sans doute, mais c'était déjà là. J'avais du talent avec les mots, ouais, j'étais dresseur de mots, avec moi ils se rangeaient bien, il se tenaient bien les uns à côté des autres, j'arrivais à faire du joli, ou du triste. Je savais qu'en changeant l'ordre des mots, leur rythme, la phrase allait prendre une autre couleur. Ouais, ça je savais le faire un peu, alors j'ai pris ça. Très tôt j'ai su que je ne ferai plus que ça, à douze ans je savais que j'écrirai plus tard des romans, je commençais à m'entraîner. J'imitais Philippe Ebly, qui avait été mon idole toute mon enfance, le seul écrivain de la bibliothèque verte que je connaissais et dont j'avais tout lu. J'imitais des trucs un peu policiers aussi, ado. J'adorais la série des "rabbin" Jeudi le rabbin est sorti tout ça. J'ai dû attendre plus longtemps avant d'écrire correctement, et de trouver mon "style".

Comment ? Hé bien avec un stylo. Aujourd'hui, avec un ordinateur portable, mais au départ je travaillais juste avec un stylo. Je travaille beaucoup en fumant dans mon bain, sans prendre de note, je réfléchis. Je réfléchis beaucoup en fumant d'ailleurs, en regardant à la fenêtre. J'attends mes flashes. L'autre jour, j'étais salement bloqué dans une histoire, je ne savais plus ce qui allait se passer (je ne fais aucun plan avant de commencer la rédaction des premières pages) et j'étais en proie à une grande confusion en y pensant. Plusieurs idées se querellaient et aucune ne me paraissait sortir du lot. En lisant Truman Capote à quatre heures du matin, j'ai eu mon flash. J'ai vu mon histoire se dérouler, je n'ai aujourd'hui plus qu'à rédiger, et corriger, ce qui est indéniablement le travail le plus pénible. Je précise que ça n'a pas grand chose à voir avec Truman Capote : je n'ai rien pris du roman que je suis en train de lire. C'est juste ma manière de bosser : je pense beaucoup, je retroune mon histoire, mes personnages, mes premières pages, et à force de secouer tout ça dans ma tête, le flash arrive d'un coup, dans le métro, au moment où je m'y attends le moins. Mais je sais que ce n'est pas une intervention divine : c'est bien moi qui ai placé tous les ingrédients dans le shaker, c'est bien moi et ma caboche dont ça sort.
Puisque nous sommes sur le forum Nothomb, je vais vous parler plus précisément de l'effet-Nothomb (comme il y a un effet-Vargas, un effet-Bradbury, un effet-Matheson etc chaque écrivain à un effet et à chaque fois qu'on lit on en tire un sorte de leçon pour soi) de l'impression que mademoiselle Nothomb a laissé dans mon écriture. J'ai lu en premier Stupeur, l'année de sa sortie. J'avais 19-20 ans et j'étais dans une impasse, dans l'écriture. Je ne savais pas quoi écrire. J'avais appris à le faire correctement, mais mon sujet ne m'avait pas trouvé. De plus, je me prenais beaucoup la tête, ce qui faisait que j'écrivais lentement. C'est pénible, ça. Pour écrire bien il faut écrive vite, faut que ça coule, faut que ça sorte. Et ça ne coulait pas. L'écriture d'Amélie Nothomb, belle et simple, ou simplement belle, m'a libéré de quelque chose. Peut-être que je mettais la barre trop haut, je voulais n'écrire que de belles phrases, et j'ai compris en la lisant que plus on se prenait la tête moins c'était beau, qu'il fallait de ne pas trop se préoccuper de son style pour qu'il soit fluide, et la fluidité est une grande part de la réussite dans ce métier. Bon, j'étais toujours dans l'impasse pour mon sujet, c'est arrivé quelques années après, mais grâce à elle (et d'autres français comme Houellebecq) j'ai été super décomplexé. On ne peut pas se comparer à ce qu'on voit au lycée, du moins à mon époque, parce qu'on ne rencontrait que des gens comme Flaubert, Balzac, Baudelaire... On ne voyait que les classiques (j'espère qu'aujourd'hui ce n'est plus le cas) et on n'ose jamais se comparer aux classiques. Lire des gens vivants (et Amélie a été un des premiers écrivains toujours vivants que j'ai lu) et qui écrivaient autrement a eu beaucoup d'effet tranquilisant sur moi. Je voyais que je n'écrivais pas comme Balzac, mais je m'en foutais. Je pouvais epérer être drôle comme Pennac, cru comme Houellebeck ou brillant comme Nothomb, c'était à ma portée, je réalisais qu'il était normal de ne pas écrire comme deux siècles avant le présent.
Voilà pour le comment.

Pour qui ?
Mais pour les autres ! Pour donner aux autres des impressions aussi fortes que j'en ai eu en lisant ! Poppy Z. Brite m'a fait avoir une chute de tension, Stephen King m'a fait flipper d'un papillon de nuit, Dino Buzzati a changé la direction de ma vie... Quand on sent qu'on a le pouvoir de faire ça, la capacité d'émouvoir, d'intéresser le lecteur, de le faire mordre à l'hameçon pour le faire flipper, le faire bander, le faire pleurer... Bien sûr qu'on le fait, bien sûr qu'on veut le faire ! Quelqu'un qui dessine bien, qui s'est donné du mal pour dessiner super bien, évidemment que c'est parce qu'il aime dessiner et qu'il va continuer à le faire, toute sa vie.
Mais je pense que tous ces métiers, peintre, écrivain, comédien, ce sont avant tout des métiers. Quand je vois desjeunes gens de 17 ans qui veulent être comédiens, qui sentent que c'est "en eux" par ce qu'ils ont fait trois ans d'atelier théâtre, j'ai envie de leur dire : c'est juste un métier. Monter sur les planches, dire son texte, chialer sur commande, c'est un job. Quand je vois des jeunes de 19 ans qui disent "J'écris" parce qu'ils ont écrit trois bouts de poèmes et six débuts de romans, qui ont bien tout compris Rilke quand ils disent "Si je n'écrivais pas je mourrais, écrire est vital" bla bla, j'ai envie de leur dire : c'est juste un job. C'est comme être dentiste, ça s'apprend. Il faut beaucoup travailler. Pour le théâtre il faut prendre des cours, pour les arts-plastiques il faut s'entraîner. Pour la musique il faut répéter. Pour écrire, il faut énormément écrire. Il faut des centaines de pages pour rien avant de sortir un truc vraiment bon. Et c'est un boulot. C'est pas un truc de romantique qui a fumé de l'opium. C'est pas un truc de gothique au bord du suicide. Il n'y a pas besoin d'être dans un état spécial, on a tous nos moments pour écrire, nos astuces, nos contra-phobiques (un gobelet de café, une cigarette, un doudou, un tabouret magique etc) mais c'est un job. Si on le fait, on le fait pour le public, pour le lecteur. On ne le fait pas pour "le Beau" pour "l'Art", on le fait parce qu'on sait le faire, et qu'on doit le faire, le mieux qu'on peut. Tant mieux si c'est beau, si c'est du grand Art. Mais qu'on écrive Bérénice ou un fil à la patte, on fait son boulot. Alors, on écrit pour les gens.
J'écris pour les gens, autant sur ce qui les intéresse que sur ce qui m'intéresse.
Pour le plaisir aussi. Même en ce moment. J'adore taper, j'aime mon clavier, je me sens pianiste devant.
En revanche, je crois qu'on ne doit pas écrire pour soi. Pour se vider, pour faire sa thérapie. C'est pourquoi je n'écris pas sur moi. Pas directement, parce que bien sûr, on ne fait que ça, en réalité.

Voilà, j'ai répondu consciencieusement à toutes les questions. Exercice qui m'a permis de faire le point sur ça, merci. J'espère que personne ne s'est endormi.
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Sylbao
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty27/2/2009, 00:11

Oscar, j'ai lu attentivement ta longue réponse. Merci d'avoir participé. J'espère que d'autres le feront. Même si c'est plus court, plus hésitant, c'est très bien quand même ! J'ai envie de voir, de lire ce que c'est pour les autres. Je vais vous raconter maintenant ce qu'il en est pour moi.

Pourquoi ?
La vérité, c'est que je ne sais pas. Dire "je ne sais rien faire d'autre", ce serait d'abord du plagiat et puis ce serait mentir : je sais cuire un œuf aussi, et puis surtout, je ne sais pas si je sais écrire. Je le fais comme pour matérialiser un rêve. Il y a une histoire qui éclot dans ma tête, je l'accouche, comme dirait Amélie. Après, je l'abandonne : je l'ai faite, je suis soulagée. Mais très vite, ça recommence.


Comment ?
Techniquement, à l'ancienne, avec le stylo le plus proche, sur le cahier où j'ai commencé. L'histoire se fabrique dans ma tête à tous moments de la journée et de la nuit, sans que je n'y réfléchisse très consciemment, sans que j'aie à me gratter la tête devant la feuille blanche. Au moment d'écriture, il y a un effort à faire, mais il est dans le dénichage des mots et des rythmes justes, et se fait assez facilement. Je ne pense pas du tout qu'écrire soit un job. Certes, on se bonifie avec le temps, du moins espérons le, mais pour autant... Je pense que les petites midinettes et les adolescents déprimés ont quelque chose de très artistique.


Pour qui ?

Non, je n'écris pas pour les autres. Je n'écris pas pour moi non plus, dans le sens où l'"écriture thérapeutique" me dresse les cheveux sur la tête. J'écris sans destinataire, dans le vide. La flèche lancée dans le vide. Enfin, parfois à vous, c'est déjà quelque chose ! Peut-être, un jour, aurai-je envie de montrer mes romans. Aujourd'hui non.
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quiforka

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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty28/2/2009, 21:57

Pourquoi
Comment
Pour qui

Pourquoi : parce que l'envie s'en fait sentir. J'ai eu mon épisode "journal intime" : j'en ai fait un très long et très suivi, sur de petits cahiers d'écolier, quand je suis tombée amoureuse de mon ex. J'avais 17 ans (cette histoire a duré 12 ans quand même). J'ai commencé le journal quand j'ai connu cette personne, et il s'est terminé plus ou moins quand je suis sortie avec cette même personne. Soit environ une année d'écritures régulières. J'étais "sur un nuage", et du coup s'y trouvent surtout des mots d'amour, et le tout traité avec de l'humour en général.
Ensuite je n'ai pas ou peu écrit, jusqu'à ce que je tombe à nouveau amoureuse : donc en 2005. Des écrits sans valeur, comme pour "fixer" ce que j'étais entrain de vivre. De la même façon que l'on prend des photos pour garder le souvenir (sans doute ai-je peur de perdre la mémoire de tous ces petits détails qui font que l'on se sent en vie et heureux). Là assez peu d'écrits, plus ou moins sur des feuilles volantes.
Ensuite, après mille et une conquêtes (j'exagère un peu !!) l'une d'entre elles m'a conquise. J'avais désormais le coeur à écrire des choses peut-être plus profondes, plus torturées aussi, voire désespérées (ce qui correspondait assez au profil de l'être aimé, et de la nature de nos relations. Nous vivions loin l'un de l'autre, ce qui explique pas mal de choses, et avec un emploi du temps qui ne nous permettait pas de nous voir réguièrement). C'est là que sont venus les poêmes.
Je ne suis pas très productive, mais quelques évenements ont créé des pics d'écriture : type naissance, décès d'êtres chers.
En bref : j'écris soit de la prose qui se veut rigolote option gros délire, soit des poêmes pas vraiment drôles.

Comment : souvent sur un grand calepin à petits carreaux, avec un stylo à bille noir (de base). Et quand c'est finalisé, après maintes retours pour les poêmes mais "premier jet" pour la prose délirante, alors je mets cela sous Word sur mon pc (ainsi je peux les partager. A noter que les partager a commencé avec le forum BIP !).

Pour qui : pour moi (journal intime dont je suis l'unique lectrice à ce jour), pour "faire sortir" des choses qui en avaient sans doute besoin. Ce que je n'arrive pas à dire je l'écris (je suis au quotidien quelqu'un d'assez timide. Mon principe : ne pas faire le premier pas par crainte d'embêter le monde et d'être un boulet, mais si on le fait envers moi je réponds présente +++). Pour les poêmes et la prose mon ami en a pris connaissance parfois, à ma demande (je lui demande comment il trouve cela, d'ailleurs il ne me fait pas toujours de cadeaux, et il n'hésite pas à proposer une correction parfois, sur le style, le rythme, ou les erreurs d'orthographe à l'occasion). Sinon personne ne lit mes écrits, à part les forumeurs de BIP ! jusqu'à présent. J'ai fais lire certains trucs à ma mère une fois. Elle a pleuré sur les poêmes et m'a dit "je ne savais pas que tu écrivais. Je trouve cela très émouvant". Elle est la seule de ma famille a avoir eu un petit aperçu. Les choses trop noires je ne lui ai pas proposé, j'ai peur qu'elle s'inquiète pour moi (sans raison...mais une mère est une mère !! Very Happy ).
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Lara
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty5/3/2009, 22:56

Je ne sais pas pourquoi j’écris…
Je tente de faire un « inventaire » de mon ressenti…de ce qui me bouleverse….
Comme une sorte de « diagnostic »…de mes angoisses…
Quand mes émotions me submergent….chercher un sens à ma vie…
Comme un lâcher-prise sur le papier…m’abandonner en face à face….
Essayer de m’apprivoiser…..
Assouvir la faim de mes angoisses…
Essayer d’apprendre/comprendre qui je suis…une thérapie pour moi de toute façon…
Ecrire me sauve…m’aide à vivre…
J’ai eu beaucoup de soutiens grâce à mes écrits dans un autre forum à une époque très difficile…des liens se sont créés…suite à cela…


J’écris souvent tard le soir ou dans la nuit…dans le calme…seule…


J’écris pour moi depuis des années…je note...partout…tickets de parking, bloc notes, bouts de papiers…des idées, des mots….
Cela devient un besoin alors qui surgit en moi…comme automatique…je ne décide pas…cela se fait…comme malgré moi…comme régit par un besoin…une pulsion….
Parfois je reste longtemps sans le faire….
Je le fais le plus souvent quand je me sens perdue…que mes idées s’entrechoquent…se bousculent…que je me sens « absente » et hors du réel…avec des moments « off »….
Comme une sorte de communication entre mon corps et mes pensées…
J’ai parfois l’impression de lire une autre quand je me relis des mois après….
Faire surgir les différentes facettes inconnues même de moi-même…
Quand je me sens coupée du monde…lorsque mon cerveau semble en « état de délire »…
Qu’il surchauffe….détecter mes processus inconscients…les débusquer….
Mais… parfois…même cette réflexion m’apporte peu….
Cela me permet tout juste de reprendre un peu pied…avec le quotidien…

Un jour j’ai découvert le net il y a 3 ans…on m’a proposé de poster…pour avoir un retour…cela m’a permis de voir comment l’autre pouvait me percevoir….surtout mes proches….qui n’imaginaient pas mon malaise aussi profond…

Je pense qu’écrire est narcissique…et que c’est toujours au fond une certaine manière de s’extraire de soi pour prendre le la distance….et prendre conscience de nous-mêmes…
Et cela… même quand on choisit de parler des autres….
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty6/3/2009, 01:44

J'adore ta façon de penser Lara... Vraiment... Quand à moi écrire c'est...

La plume comme seringue ; piqûre indispensable au sommeil et au bien-être, une drogue... Rien de plus, rien de moins, l’écriture : une addiction littérale...

Non, ceux qui écrivent ne vivent pas... L’écriture, censée être libératrice, asphyxie l’existence.... Le souffle exorbitant qu’elle nécessite est bien plus important que celui dont disposent nos âmes... Les mots portés sur le papier disparaissent et plongent dans l’oubli les sentiments, les maux qu’ils décrivent... Tisser de la soie des verbes les représentations de nos ressentis, c’est aussi laisser des morceaux de soi à l’abandon... L’encre, qui tente de se faire passer pour tel, n’est pas un remède plus que l’ivresse... C’est un bien plus grand mal, en fait, que ceux qui l’amènent à couler...

S’apitoyer sur un sort bercé de métaphores, de vers ou de belles tournures, noyer des pages sous des torrents d’adjectifs inutiles, conjuguer, consonner, assembler, bâtir des châteaux dans l’Espagne inconsciente, déformer, déchirer, brûler nos enfants à peine formulés, paraphraser, accorder, relire et conclure… Quelle énergie perdue à brasser de l’air, quelle vaine manière de vivre, chimérique édifice accomplit une fois mis fin à nos phrases ! Les mots sortent, sortent, sortent sans cesse, rien n’épuise la peine : il n’est pas de talent, de génie, ou de force d’entraînement qui assèche une âme enchaînée de maillons alphabétiques tenaces...

La soif qui ronge les ivrognes à s’enivrer sans relâche, est présente avec la même intensité chez les individus dépendants de l’écriture... On remâche les mêmes mots, synonymes et antonymes, on additionne, on décompose, on multiplie les mêmes valeurs inchiffrables... Tout ça sans se soucier que de toute évidence, le produit d’un mot — quel qu’il soit — et du néant reste nul... C’est même pire, il s’affaiblit ! Des moins que rien, voilà ce que sont ceux qui écrivent à partir du néant... Et l’écriture qui naît de la douleur engendre la douleur, c’est tout... La douleur tirée du néant donne l’écriture stérile et pestilentielle que j’ose appeler, par abus de langage, dans une autolâtrie excessive et mesquine, poésie...

La beauté peut être en adéquation avec le monde dans son intégrité et avec chaque élément qui le compose, mais elle n’est qu’accompagnatrice, ou conséquence des sentiments, des choses, des actes... Le beau peut surgir de l’immonde par les mots, mais jamais ne permettra d’isoler et d’anesthésier une souffrance... Prenez comme exemple euphémique la douleur physique : si on lui ajoute plaintes et gémissement, elle ne peut être qu’amplifiée... Les souffrances morales sont de la même nature, des portes entrouvertes que l’on enfonce violemment en prononçant leurs noms...
Je suis fou des mots... Des mots pour des maux...
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty6/3/2009, 03:50

C'est fou on l'impression que si on va bien ça ne sert à rien d'écrire...
Je comprends ce point de vue. Je comprends surtout ce que c'est d'aller mal. Vraiment mal. Mais ce que je pense profondément, c'est que pour faire quelque chose de correct, il ne faut pas être fou. (Il n'y a plus de fous depuis le 19ème siècle, mais vous voyez de quoi je veux parler)
On décrit Van Gogh comme un malade mental, ce qu'il était certainement, parfois, ou tout le temps. Sans doute il n'allait pas bien en règle générale. Mais pendant qu'il peignait, quand on voit ses toiles, ce n'est manifestement pas l'oeuvre d'un fou qu'on a sous les yeux. C'est la peinture d'un artiste, une oeuvre réfléchie, organisée, même si on a l'impression que ça sort en jet, c'est le talent qui fait ça. Ce n'est sûrement pas dans ses périodes de graves crises qu'il peignait. Au contraire c'était quand il allait bien. Il faut aller bien pour peindre. Pour écrire. Pour travailler, il faut aller bien. Amy Winehouse est un bon exemple : en ce moment elle va trop mal pour bosser, pourtant c'est une grande voix.
Certains artistes n'ont jamais essayé de se suicider, n'ont jamais eu de délire de persécution, n'ont jamais fait de bouffée délirante, ne sont pas maniaco-dépressif, et ont beaucoup beaucoup de talent. Je vous assure qu'il y a des génies qui vont bien. Il est vrai que la connaissance de la souffrance morale, en tant qu'expérience, est toujours bénéfique, pour un artiste comme pour un pâtissier.
Voilà ce que je pense exactement : si on écrit, il n'est pas nécessaire d'aller atrocement mal pour le faire, il est même plutôt conseillé d'être en forme si on veut bosser quatre heures d'affilée devant l'ordi sur un texte. (Et d'avoir une bonne position pour son dos et de ne pas oublier de s'hydrater) Et si on va mal, ce n'est certainement pas en ajoutant à ses symptômes celui de la graphorée pathologique qu'on va se soigner.
Ecrire peut être un soutien, une passion qui aide à tenir, lorsque ça n'est pas son job. Mais en aucun cas l'écriture ne peut soigner. Il peut être libérateur d'écrire quand on a des choses lourdes à porter. Il est certainement très bénéfique de faire du théâtre quand on est un peu phobique des autres et qu'on en devient trop timide. Mais l'Art n'est pas une thérapie en soi.
Pour moi l'écriture ça ne doit pas être l'atelier ergothérapie de l'hôpital de jour du quartier.
Chacun fait ce qu'il veut, bien entendu... Chacun écrit pour ses raisons. Mais je crois que si on aime écrire à tel point qu'on veut faire lire, voire publier, ou en vivre, faut pas écrire uniquement avec son mal être.
D'ailleurs sur ce point, Amélie Nothomb a toujours été parfaite : elle se présente toujours comme quelqu'un qui va toujours bien, une force de la nature, toujours d'attaque pour bosser... On sent qu'elle a des blessures (tout le monde en a), mais je pense qu'elles sont fermées et que si elles ne le sont pas, elle n'en laisse rien paraître car elle a compris que le côté "poète maudit qui va super mal au bord de la falaise" c'était un peu démodé.
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty6/3/2009, 12:20

Très cher Oscar...

J'ai toujours aimer la lucidité de tes interventions... C'est l'une des raisons pour laquelle je t'apprécie...
Je ne remercierai jamais assez l’écriture qui m’a sans doute permis depuis quatre années de traverser ma galère sans trop de déprime... J’ai gratté du clavier, tout était bon pour évacuer le stress... J’ai écrit et réécrit, et j’écris encore... C’est une chance de pouvoir le faire quand les aléas de la vie en créent le besoin... Oui... j'ai utilisé l'écriture comme expiatoire de mon mal être...
Comptabiliser le bon, évacuer le mauvais, me ‘’débriefer’’ en quelque sorte !.. Revenir aux sources !.. Je me soigne préventivement, je me psychanalyse !.. Retrouver mon libre arbitre, ma capacité de penser, sans influences externes… sans les contraintes de l’efficacité marchande, sans ces mots ressassés comme en prière quotidienne, objectifs, indicateurs, tendances, plan de progrès, plan d’action, indice de rendement, concurrence, motivation du personnel, exigence qualité, analyse fonctionnelle, rationalisation des processus, analyse de la valeur, écarts budgétaires, cahier des charges, juste besoin, juste nécessaire, rentabilité, relation client fournisseur… ! Ce fut très riche, mais très prenant !.. Oui... peut être ai je été un trop dure avec l'écriture, ou moi même dans mon précédent post...
Bien à toi...
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty6/3/2009, 15:57

L'impossibilité de se psychanalyser tout seul ne t'a jamais effleuré l'esprit ?
Je sais que je suis mordant quand je parle de ça, mais je suis tellement fatigué des gens qui répètent tous la même chose, inlassablement, depuis des siècles...
Virginia Woolf a très bien décrit ça : elle pouvait écrire quand ses voix lui laissaient un peu de répit. Tous les grands écrivains qui ont souffert de troubles mentaux n'écrivaient pas pendant leurs heures sombres.
J'ai passé ma vie dans les hopitaux (pas en tant que patient mais en tant qu'enfant du personnel) particulièrement dans les hopitaux psychiatriques. J'ai vu les patients en souffrance, j'ai vu les gens errer, délirer, se mutiler... Comment peut-on imaginer un seul instant que de cette souffrance il peut sortir quoi que ce soit ? En tout cas, pas pendant la souffrance absolue, les crises d'angoisse. Après peut-être. Quand ça va mieux, quand on est sorti de la bouffée délirante, sans doute qu'il est possible de faire quelque chose de sa souffrance. De son délire. De le transformer. Mais sur le moment, il est impossible de faire quoi que ce soit.
Oui, ça fait bien d'être déprimé, ça fait gothique, c'est romantique. Mais quand on est dans la dépression la plus noire, qu'on n'a même pas la force de prendre une douche, il est absolument impossible d'écrire.
Les gens passent leur vie à faire un concours de maheur. Moi, à ce genre de concours je préfère arriver dernier. Il est plus difficile d'être heureux que d'être malheureux, de même qu'il est plus difficile d'être gentil que d'être mauvais.
A propos de la maladie mentale, je sais que j'ai le mauvais rôle ici, puisque je ne crois pas qu'on puisse faire son analyse tout seul, que je ne crois pas qu'on puisse se passer de chimie. Oui, je crois en la psychiatrie. Je crois qu'on ne peut absolument pas se passer des médicaments. Je souhaite à tous ceux qui ne sont pas d'accord avec ce que je dis bonne chance, le jour où ils auront un shizophrène non-sédaté sur le divan.
Je ne suis pas pour la normalité à tout prix. Je souhaite que les gens gardent leur "grain de folie", mais je ne suis pas pour la souffrance. Je n'aime pas le suicide, je n'aime pas l'angoisse. Ce sont des choses qui existent, et en tant qu'auteur je les prends en compte quand j'écris. Mais je prends aussi en compte la beauté de la vie, la joie de boire de l'eau fraîche en été, l'espoir, le plaisir, le bonheur.
J'ai eu mon lot de malheurs, croyez-moi. Bien entendu, c'est mon problème si je n'écris pas là-dessus, et ce n'est certainement pas à moi de dire aux gens de ne pas écrire sur leurs journées passées en chambre d'isolement à l'hosto, sur leurs perfusions et leurs lavages d'estomac. Les gens font ce qu'ils veulent. J'en vois certains qui écrivent sur les électrochocs, et franchement je doute qu'ils aient bénéficiés de ce traitement de choc (qui donne des résultats, même si les électrochocs et les médicaments c'est caca-boudin) car c'est extrêmement rare en France d'en arriver là.
Je ne vois pas en quoi c'est fascinant tout ça. Les couloirs blancs, les cachets, les gouttes, les piqûres. J'en ai assez. J'ai envie de lire autre chose. J'ai envie qu'il y ait autre chose que de la souffrance dans la vie. Mes amis malades, en particulier une de mes meilleures amies qui est schizophrène, écrit de très beaux poèmes qui ne se passent pas à l'hôpital. Elle, elle souffre. Et comme Virginia dont je parlais plus haut, elle écrit quand elle va bien. Et croyez-moi elle préfèrerait aller bien.
Alors, quand on a la chance d'être en bonne santé, on ne fait pas semblant d'être handicapé. Par respect pour eux.
Lenwë, je suis content et fier que tu n'aies pas mal pris ce que j'ai dit. Je t'en suis reconnaissant. Ce que tu disais "des mots pour des maux" c'est très joli, mais tu as une femme, un travail, une petite fille. Tu vas bien. Ne fais pas semblant d'être à l'agonie sous prétexte d'écrire.
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty6/3/2009, 22:17

Je rappelle qu'on est là pour parler de notre expérience, pas pour critiquer celle des autres.
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty7/3/2009, 01:22

Sylbao a écrit:
Je rappelle qu'on est là pour parler de notre expérience, pas pour critiquer celle des autres.

Pas de soucis... Que la critique soit bonne où mauvaise... elle me permet d'avancer... d'évoluer...
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty7/3/2009, 02:35

Très cher Oscar,


Certes tu as du répondant... Mais... je préfère ça, a une fausse modestie... Tu as le mérite d'être clair...
Le problème c'est que... je ne parle pas de maladie mentale dans aucun de mes post... Je n'ai jamais fait allusion à une quelconque folie, schizophrénie ou je ne sais quoi d'autre... ou alors je me suis mal fait comprendre...
Je parle de mal être (qui est heureusement passager)... d'en avoir marre de la façon dont tourne le monde... d'être fatigué... au bord de la crise de nerf... un peu comme tout le monde quoi... Il est tant de choses qui se sont passées dans ma vie récemment... tu ne peux pas t'imaginer... alors j'écris pour éviter la dégringolade... C'est pour moi un besoin, une nécessité...

Bien sur que je ne suis pas à l'agonie... Je vais bien... Mais lorsque l'on écrit on a plutôt tendance à surévaluer les mots, les maux... Nous jouons sur les mots, les émotions... pour plaire... paraître...

Je suis tout à fait d'accord avec toi (bien que, je ne suis pas spécialiste de la question) lorsque tu dis que les personnes malades... réellement malades, ne trouvent pas la force d'écrire ou de créer, dans leurs moments de délire, d'errance... Mais il est... je pense... inévitable que certains de leurs textes sont imprégnés de leur vécu... Il ressort toujours quelque chose de la souffrance... Comme par exemple un rejet, un dégout de la souffrance à force de l'avoir vécue ou côtoyer de près... Mais bon nous pourrions en parler des heures...

Je te remercie moi aussi, pour ton indulgence et ta franchise... Vraiment...
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty7/3/2009, 03:36

Je ne critique pas l'expérience des autres, pas du tout. Je ne critique rien là, d'ailleurs, je constate des choses. Je constate que pour beaucoup, écrire = aller mal. Et j'en suis fatigué, en effet.
Je ne vois pas ça comme une critique, mais plutôt comme un conseil. J'ai envie d'aider les autres à se trouver. Je sais bien que je ne suis qu'un pauvre autodidacte. Je sais bien que je n'ai pas vendu des milliers d'exemplaires. Mais écrire, c'est ce que je fais de mieux. Parce que je fais ça depuis l'enfance. J'ai gagné des concours d'écriture. J'ai gagné des sous avec ma plume, même si ce n'est pas grand chose et que c'tait il y a longtemps, j'ai été payé pour ça. Et si je considère que des gens que je respecte se trompent de voie, son trompent d'écriture, si je pense qu'en partageant ma pensée que je pourrais tansmettre un petit bout de ce que j'ai appris au fil des années, en écrivant chaque semaine, en travaillant des heures, oui j'ai envie de le faire.
Je sais que ce sujet est fait pour que chacun exprime ce qu'est pour lui Ecrire. Et c'est difficile d'oser dire aux autres "Vous prenez mal la chose, vous n'arriverez à rien de cette manière, vous n'irez nulle part ainsi" et c'est très prétentieux de ma part. Mais tu comprends Sylbao, je ne fais pas ça pour faire le mal... Si la méthode peut te paraître brutale, c'est que je sais au fond que le résultat ne peut qu'être positif. N'est-il pas bon de montrer à autrui ses défauts pour qu'il progresse ? Je ne veux pas que tu penses que j'ai envie d'être méchant en disant tout ça, au contraire... Je voudrais que les gens ose aller bien... N'est-ce pas une chose que l'on a le droit de dire aux gens, "Osez le bonheur ?" Il y a assez de souffrance, de massacres, de famines, de maladies, de vies gâchées sur la Terre. Si vous avez une chance d'être heureux, prenez là, et ne prenez jamais la pose de celui qui val mal et qui chante son malheur. Ce n'est pas soi qu'il faut chanter, soi et son chagrin, soi et son lumbago, soi et son caniche. C'est la vie qu'il faut chanter. Si on n'écrit pas pour procurer de la joie, même en écrivant des tragédies, pourquoi le fait-on ? Et même, admettons qu'on n'écrive pas pour donner de la joie, on va le faire pour choquer, faire réfléchir, mais on va le faire pour l'autre.
Ce que je dis, Sylbao, ce n'est pas agressif, et si ça l'est, c'est aussi ça, dans le but de secouer les gens. Si on prétend écrire au point de penser que ça mérite d'être lu, faut le faire pour les autres. Il est inutile de se vider de son désespoir en public. Le désespoir est contagieux.
Si je pensais que défendre ce point de vue est vide de sens, agressif et suffisant, je ne le ferais pas. J'estime que c'est mon devoir de défendre certaines valeurs, comme le respect de soi-même, de l'Art, du sens qu'on donne à sa vie ou à son oeuvre. Quand je lis un poème, une fiction, quelque chose, je n'ai pas envie de sentir que l'autre ne l'a pas écrit pour moi, qu'il l'a fait en pensant à sa blessure (ou son bobo), pour se soigner lui. J'ai envie qu'il me montre son univers, le monde comme il le voit, comme il voudrait qu'il soit, j'ai envie qu'il m'emmène très loin. Pas de me dire "Merde ce type/cette fille est complètement déprimé".
Tout le monde n'est pas Baudelaire, on ne peut pas tous écrire :
"Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir."

Je suis absolument certain que ce type avait conscience de son génie, et de ce qu'il apportait au monde, qu'il travaillait énormément pour écrire les poèmes parfaits.
Ce n'est pas en prenant la pose de Baudelaire qu'on devient lui. (Même si on ne le devient jamais bien sûr) Il faut plutôt travailler.
Je comprends que tu me rappelles à l'ordre Sylbao. Mais mon intention n'est pas mauvaise, en mettant le doigt sur une attitude largement partagée, complètement stérile, j'essaie d'éviter aux autres de perdre un temps précieux, et de montrer des choses d'eux-mêmes dont par la suite ils ne seront pas fiers.

Lenwë, je tiens à préciser que tu n'étais pas visé en particulier, et d'ailleurs personne ne l'était, je parlais d'une attitude générale, en me servant de tes mots mais je ne t'ai cité qu'une fois et j'ai posté longtemps. Beaucoup de gens, plus jeunes que toi, racontent (sur des forums, des blogs) leur mal-être, leurs maladies, leurs T.S... Toi, non, tu n'as pas parlé de maladie mentale, mais d'autres le font pour toi, tu n'étais je le répète pas visé directement. Je parle en général de l'écriture-thérapie, je ne parle pas spécialement de toi.
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty10/3/2009, 02:00

Pourquoi :

Parce que j'en ai envie

Pour qui :

C'est très bizarre comme question : je me considère comme un géographe de l'écriture. Dans ces conditions "écrire pour qui ?" me semble être une question complètement dingue. Ecrire c'est (en ce qui me concerne) découvrir sans cesse quelque chose de nouveau : je me perçois différemment au fil des mots en percevant un monde dont je dessine les contours.

Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises raisons. On écrit parce qu'on a envie d'écrire. Ecrire est un espace de liberté. J'écris parce que je suis le Tout Puissant de mon domaine et je ne souffrirai jamais que l'on me dise quoi ou comment écrire .

Je ne te cache pas Oscar que ta vision de l'écriture m'ulcère. J'ose l'expresson suivante : "écrire est un job" relève du "capitalisme littéraire". L'offre et la demande. On pourrait dire la même chose du chant : chanter est un job. RoBERT devrait arrêter de pousser la chansonette selon toi !? (Je sais que tu es fan). Pourtant sa voix n'est pas extraordinaire et ses textes sont souvent tristes (et certains mièvres...presque tout le dernier CD en fait).

Baudelaire est un de mes maîtres, alors certes c'est un génie, certes il a travaillé beaucoup pour développer son don, il n'empêche que je ne perds pas l'espoir de le dépasser un jour. Il n'y a pas d'élu en littérature. Il y a des personnes reconnues par d'autres et puis basta.

Il n'y a pas de chemin à suivre pour cultiver son génie. Celui-ci se développe au fil de nos rencontres avec nous-mêmes.

Comment :

Ca dépend : je peux écrire en me masturbant si j'en ai envie. Je trouve les mots érotiques. Je peux écrire en allant chier également. J'écris aussi pendant que les gens s'engueulent. J'écris lorsque je vois des massacres au JT. A vrai dire l'écriture m'est suggérée par quelque chose. Je me mets à penser à un truc et là hop hop j'écris : mon stylo éjacule sur la feuille et mon crâne jouit.

Mes écrits plaisent à certains et déplaisent à d'autres et je m'en tape de n'être jamais publié, ce n'est pas un signe de talent. J'encourage tous ceux qui ont l'envie d'écrire à se lancer et à écrire ce qu'ils veulent. Il en va de même pour le chant ou le dessin. Plus on s'investit dans ce que l'on fait plus on s'améliore.

J'aime chanter, je chante tous les matins. Depuis que je suis petit j'improvise des chants (dans des langues inventées). J'aime ça et pour moi c'est important de pouvoir faire ce que j'aime. Que ça plaise ou non je m'en bats les couilles, pour parler sans équivoque. Je fais ce que je veux avec mes cheveux ! Il en va de même pour mon cul, ma gorge, ma plume et mon pinceau.
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty10/3/2009, 16:45

Je vois tout à fait ce que tu veux dire.
Si ma vision t'ulcère, j'en suis bien désolé... Je ne suis pas un capitaliste de l'écriture. Dis ça à Amélie Nothomb si tu veux, à Grangé, à Dan Brown, à qui tu veux pas à moi, qui ai ramé toute ma vie et qui rame encore.
Je dis qu'il faut travailler. Je suis d'accord avec toi, il n'y a pas d'élu, si tu comptes dépasser Baudelaire tant mieux, mais il faudra beaucoup travailler. Ce n'est pas en prenant des poses près d'une machine à écrire pourrie qu'on arrive à quoi que ce soit. (Maintenant ma Remmington portative est sous mon lit dans sa valise d'ailleurs)
Tu sais, je ne suis pas fan de RoBERT, je l'ai défendue parce que j'aime écouter certains CD. Je ne vais pas aux concerts parce qu'elle est plutôt mauvaise sur scène. Mais c'est un job, et je ne pourrais pas faire ce qu'elle fait. Non, je pense pas qu'elle devrait arrêter, justement parce que c'est son job, qu'elle le fasse bien ou mal. Au moins elle le fait avec son truc à elle, et personne ne pourrait le faire comme elle. Pas comme tous ces produits de la star ac.
Moi aussi, alors, j'écris pas très bien. Je ne suis pas un génie. Pourtant je continue, et je me permets même de donner des conseils. Parce que oui il y a plein de gens meilleurs que moi, mais il y a des moins bons aussi.
Je ne vends pas de la soupe quand j'écris. Je pense parfois aux goûts du public, mais je ne fais pas la pute. J'ecris aussi ce qu'il y a en moi, ce que j'aime.
Tu crois que les comédiens, les écrivains, les peintres, les compositeurs, avant de faire un truc ils se disent quoi ? Ils espèrent que les autres vont aimer. Vont écouter, vont pleurer, ce que tu veux, mais ils espèrent avoir un public. Parfois ils se prennent des tomates sur la gueule, parfois on les acclame. Parfois ils sont morts depuis longtemps quand on reconnait leur talent.
Oui, l'art c'et un métier, qu'il faut apprendre. On ne peut pas savoir faire les choses comme ça, ça ne tombe pas du ciel. Certains sont doués pour la musique, d'autres pour le dessin. Tu vois, moi je serais incapable de dessiner des anges comme tu l'as fait.
Bien sûr ce n'est pas toujours un métier : certains font un peu de musique pour se détendre, d'autres griffonnent un êu, certains font de petits poèmes. Comme on ferait de la poterie. Mais la poterie ça peut être un métier. Artiste aussi. L'artiste est d'abord un artisan. On peut être charpentier, on peut être écrivain. Les compagnons du Tour de France parlent de "leur chef-d'oeuvre". Oeuvre ce n'est pas un mot d'artiste seulement. C'est un mot de travail.
Je ne dis pas que ça devrait être pour les autres comme il en est pour moi, je dis que c'est mon job. C'est mon boulot, c'est ce pourquoi je suis doué, alors je le fait. Je ne le vis pas comme une malédiction, au contraire. Je ne me sens pas obligé de me lamenter pour écrire.
Mais si tu as compris ça dans le sens que pour moi ça n'est rien de plus que si c'était de la plomberie, tu te trompes, complètement. Evidemment pour moi aussi, écriree c'est tout. C'est toute ma vie, mes angoisses, mes rêves, mes plus grandes joies, mes plus grandes peines. Ecrire c'est tout pour moi. C'est bien plus qu'un simple métier. Mais ça, est-ce la peine de le dire ? Est-ce utile de préciser que si j'ai choisi d'essayer de publier c'est parce que c'est tout pour moi, que mes histoires sont plus précieuses pour moi que tout ce que j'ai sur terre ? (A part les êtres vivants auxquels je tiens, je rassure ma femme et mon chien)
Non, justement, je veux dire que c'est plus simple, qu'il faut arrêter de se prendre la tête, que si on peut être dentiste ou pilote de ligne, on peut aussi être écrivain. Il faut être ambitieux. Tu as raison quand tu dis que tu veux être meilleur que Baudelaire. Tu es ambitieux.
Le message que je porte c'est :
"On vous a dit qu'écrire c'était super dur, c'était écrire comme les classiques, c'était pour les tronches comme ça qui avaient un don incroyable, mais c'est faux. Ecrire c'est un job comme un autre, et si vous sentez que c'est le vôtre, alors foncez."
Et tu sais pourquoi je le dis aux gens Tom ? Parce que j'écris depuis des années et j'ai commencé à envoyer des romans seulement il y a deux ans. Avant je pensais qu'ils ne valaient rien, que je ne valait rien, que j'aurais déjà bien de la chance si je gagnais encore des petits concours et que j'écrivais trois lignes qui seraient lu un jour. J'estimais que tout ce qu'on lirait de moi ce serait des quatrièmes de couvertures à la gloire d'autres. Tout le monde me disait "Oublie le fait d'en vivre. Ecris pour toi, pour ta famille, pour te faire de l'argent de poche, mais oublie la carrière d'écrivain. Ce n'est pas un métier, personne n'en vit, même les écrivains eux-mêmes. Ils font tous autre chose. Et même, tu ne vendras jamais plus de 500 exemplaires."
J'ai perdu du temps à cause de l'incertitude, à force de ne pas oser faire lire ce que je faisais pour moi. La vie passe, Tom. Le temps file.
Il faut choisir tôt ce qu'on va faire de sa vie.
Quand je vois le nombres d'années qui se sont écoulées avant que je commence à faire quelque chose de correct... Je me dis que j'ai perdu du temps. Si quelqu'un m'avait dit "Tu es doué pour ça, fais-le. Applique toi, prends ton temps, et envoie ton manuscrit." peut-être que j'aurais tout plaqué pour ne faire que ça... Peut-être pas. Peut-être que j'ai encore le temps. Que tout n'est pas derrière moi. Qu'un jour, j'écrirai à plein temps.
Si je croyais, je prierai pour ça, pour ne pas avoir à passer mes journées à gagner ma vie alors que pendant ce temps-là, ma vie passe, et mes bouquins ne s'écrivent pas tous seuls.
Je bosse sur cinq projets en même temps, j'avance à peine d'un paragraphe par jour.
D'un autre côté, peut-être que sans mon boulot je ne saurais pas quoi écrire. La vie me donne des idées chaque jour. Si je passais mes journées à écrire, d'où me viendraient mes personnages et mes idées ?
Enfin, depuis que j'ai compris qu'écrire c'était toute ma vie, justement j'ai compris que je devais en faire mon job, que ça l'était, même si je suis pauvre. Non, je ne suis pas un capitaliste de l'écriture. Sinon je serais Paul-Loup Sulitzer (avant l'accident) je n'écris pas pour vendre.
Je trouve ça dingue qu'on n'ait pas le droit de dire que c'est un métier, que ça ne tombe pas du ciel, qu'une bonne idée ça prend trois secondes à avoir, après il faut rédiger, corriger, bosser...
Je suis désolé de bouger mon cul et de ne pas attendre l'inspiration sur ma falaise.
Ce n'est que ma façon de voir les choses, j'oblige personne à écrire comme je le fais. Je trouve que Quiforka par exemple a des motivations et une manière d'en parler qui me touchent, me donnent envie de lire ce qu'elle fait.
Je sais que je ne devrais pas me moquer des gothik666 et des poèmes skyblog, et de la pose des ados suicidaires. Je ne me moque que de ceux qui se complaisent dans la souffrance et prétendent la faire à des fins artistiques.
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty10/3/2009, 17:18

HAHAHAHAHAHHAAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!!


Alors là ! Salut Vault-tec !!!! (Gothic666 ça ne peut être que toi !!!!!) Voldemort m'avait dit que tu avais plusieurs noms !!! (je te raconterai via mp)


HAAHAHAHAHAHAHAHHAHAHAAAHAHAHAHHAHAHAHAHAHHA


Bon, pour en revenir au sujet :

J'ai été volontairement provocant mais je ne crois pas qu'il faille guider les autres. Chacun doit pouvoir tracer sa route.
En ce qui me concerne certains me disent que j'écris bien, d'autres trouvent que non, mais moi je m'en tape de ce que les autres pensent : j'arrive à me surprendre en écrivant et à m'écouter.


Je vais te le dire alors : "Tu es doué, très doué même !" Mais je crois justement que c'est cette envie de plaire aux autres qui risque de t'empêcher d'avancer. Rien à foutre de suivre le goût (souvent pourri) du public, c'est le style d'Oscar que le lecteur veut lire pas celui de son éditeur ou de la tendance actuelle.


Après pour t'améliorer (je le vois comme ça) fréquente d'autres sensibilités, absorbes-en la quintessence pour te dépasser.


"Je trouve ça dingue qu'on n'ait pas le droit de dire que c'est un métier, que ça ne tombe pas du ciel, qu'une bonne idée ça prend trois secondes à avoir, après il faut rédiger, corriger, bosser...
Je suis désolé de bouger mon cul et de ne pas attendre l'inspiration sur ma falaise."

Là-dessus entièrement d'accord, mais le mot "job"...non je peux pas. A la limite qu'un journaliste pense de cette manière, je trouve ça normal, mais venant d'un littéraire...


En ce qui me concerne je tracerai ma propre route.

"Oublie le fait d'en vivre. Ecris pour toi, pour ta famille, pour te faire de l'argent de poche, mais oublie la carrière d'écrivain. Ce n'est pas un métier, personne n'en vit, même les écrivains eux-mêmes. Ils font tous autre chose. Et même, tu ne vendras jamais plus de 500 exemplaires."

En fait je n'avais pas lu ça de cette manière. Si pour toi en faire un métier te permet de te trouver toi-même, alors fonce.


Sacré Oscar !!!

PS : Je ne connais personne qui se complaise dans la souffrance. Même l'art dépressif est souvent une façon d'appeler au secours, d'attirer l'attention de quelqu'un, de receuillir des conseils etc. Je te renvoie à nos discussions sur le chat.
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty10/3/2009, 23:42

Oui, en effet, pour moi c'est une fierté que ce soit mon métier. C'est un honneur pour moi, ce n'est en aucun cas pour dévaloriser le fait d'écrire. Ce n'est pas ma faute si tu as du mal avec le mot "job".
Mais bon, je n'ai pas franchement besoin de fréquenter plus de sensibilités, je lis beaucoup et je parle avec beaucoup de gens, je ne vois pas comment je pourrais en fréquenter plus... Ce n'est pas parce que je reste humble par rapport à ce que je fais que j'ai envie que ça change. Depuis que je me fais confiance, que je partage ce que je fais, j'ai eu biens des compliments, biens des critiques aussi. Et je ne crois pas que quoi que ce soit puisse m'empêcher d'avancer, si ce n'est le manque de temps. Mais j'avance à chaque fois que je travaille. Des trucs que je pensais insurmontables, j'en franchis à chaque page. Mais je n'ai pas envie de ne pas écouter le public... Je n'écris pas pour n'en faire qu'à ma tête.
Tu me dis qu'on ne dois pas essayer de guider les gens, et dans le même temps tu me donnes des conseils... Je ne comprends pas.

Je pensais que tu savais que j'étais Vault-tec. Etoile te l'a dit. Pour mes plusieurs noms, je n'ai pas eu le choix, je me suis fait si souvent virer...
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty11/3/2009, 02:43

J'avoue que là tu marques un point (cf conseils), mais c'est aussi parce que c'est ce que moi je fais...et donner des conseils à quelqu'un pour progresser ça n'est pas lui dire qu'il est fait ou non pour ça !

Oui Etoile m'avait expliqué, mais elle n'a pas mentionné le fait que Vault-tec est en vérité ce cher Oscar !!! La prochaine fois essaie avec Fantomas que je puisse te reconnaître !! lol
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty11/3/2009, 21:56

Mais j'ai jamais dit que qui que ce soit était fait ou non pour écrire. Je pense que beaucoup de gens écrivent trop mal, trop peu, ou pour de trop mauvaises raisons pour que ce soit agréable à lire. Mais si c'est leur truc qu'ils le fassent. Mais qu'ils le fassent bien, au moins. Si c'est pour devenir auteur de la collection Harlequin c'est pas la peine...

Justement, j'essaie d'encourager les gens à écrire, et même à en faire leur principale activité (ce qui est recommandé pour obtenir des résultats) s'ils sont bons.

C'est juste que je trouve que la vision romantique de l'écrivain raide défoncé ou qui est super triste, qui attends l'inspiration divine, ou qui attend de l'écriture qu'elle le délivre du mal, enfin toutes ces visions me fatiguent. Ce sont des clichés.
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty12/3/2009, 00:04

Je crois que ces clichés qui te fatiguent tellement, Oscar, ont une part de réalité. L'écriture, comme tout art, est nécessairement motivée, impulsée par quelque chose de plus ou moins net. Aller mal, sentir qu'il y a quelque chose qui cloche, c'est une motivation pertinente pour créer, me semble-t-il.
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty12/3/2009, 01:19

Aller bien pour écrire n'est pas non-plus un gage de qualité !
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty12/3/2009, 01:20

Ces clichés sont réels mais pas applicables à tous évidemment. Je me suis mise à l'écriture quand j'étais au plus bas, ou plutôt en pleine crise stupide d'adolescence (mais à fond quoi, Etoile est témoin, qu'on me pardonne). Aujourd'hui j'ai bien changé, j'aime d'autant plus écrire ce qui est beau, ce qui est vivant. Se renfermer ainsi dans le chagrin voire la mort, même si ça n'est que par l'écriture, c'est s'éloigner de la vie, de manière presque rédhibitoire. Et je le sais très bien. Ca n'aide pas à guérir d'une quelconque déprime, ça ne délivre en rien. L'humour, la beauté, l'amour... Ecrire tout cela, ça fait un bien fou. On peut être heureux et être très créatif... Même si nous avons beaucoup d'exemples du contraire, il ne faut pas considérer ça comme une vérité absolu.
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty12/3/2009, 01:45

Quelqu'un dans la salle a considéré cela comme une vérité absolue ? Non, je ne vois pas de mains se lever. Bref.
On peut aussi être très mal dans sa peau et écrire des choses vivantes et belles.
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Oscar de Jarjayes
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty12/3/2009, 22:13

Quand nous écrivons, nous le faisons tous un peu pour la même raison, et pourtant tous les écrivains et tous les gens en général font de grandes phrases sur la littérature "écrire c'est comme gerber de l'encre"... J'en sais rien, j'en ai un peu marre des phrases qui commence par "écrire c'est..."
Ce qui compte c'est ce qu'on écrit, pas les vieilles poses à deux balles. Les poses et les lieux communs, ce sont des trucs dont j'ai horreur. C'est un combat personnel, on n'est pas obligé de le partager, mais on n'est pas obligé non plus de le prendre mal, ou de se sentir visé.
Je suis d'accord avec toi Sylbao, d'autant plus que je le répète je sais ce que c'est que d'aller très mal. Je veux juste dire aux jeunes auteurs que s'ils croient qu'il faut être triste ou dans un état spécial pour écrire ils se trompent. S'ils croient qu'il faut se conformer au cliché du poète maudit pour créer, ils se trompent. C'est tout ce que je dis.
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MessageSujet: Re: Ecrire   Ecrire Empty13/3/2009, 01:26

Je comprends bien que tu en aies marre de ces représentations surannées. Mais bon, quand on en a assez des grandes phases sur l'écriture, on ne répond pas à ma question : "Parce que je ne sais rien faire d'autre"... Smile
Cette rubrique est bien faite pour partager, discuter, pas pour juger ou dénigrer ce que vivent les autres. Je ne vois pas qui a pris mal quoi, et j'espère que tu n'as pas pensé ça de moi, en tout cas tout va bien !
Je ne pense pas, et j'espère avoir raison, que les jeunes mélancoliques qui créent dans cet esprit du poète romantique prennent "la pose". Je crois plutôt que ceux qui se complaisent un peu dans cette tristesse (qui se replie sur moi comme une soie, énervante et douce, et me sépare des autres...) se laissent aller à une propension présente dès le départ; et si cet état apprêté leur permet de créer, alors qu'ils s'en donnent à cœur joie ! Et finalement, ça leur passera.
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