intéressantes vos critiques^^
Voici mon préféré:
les Chants de Maldoror de Lautréamont…De cette œuvre se dégage un immense malaise…une haine de l « homme aux lèvres de bronze » envers ses semblables et son Créateur…Haine qui se manifeste par une constante situation de dégoût(le chant ou Maldoror décrit son corps rongé par le chancre (description faisant penser à un Arcimboldo)le montre,ou encore celui ou l état de pourceau lui parait bien préférable a celui d humain)
Le blasphème parcourt toute son œuvre(ainsi le poème « une lanterne rouge,symbole du vice… » met en scène Dieu visitant une maison close et commettant un meurtre …de même un autre chant le décrit ,tel le Saturne de Goya,dévorant de malheureuses créatures humaines…
Il y a de nombreux thèmes récurrents dans cette œuvre…ainsi les serpents,crapauds,ou encore les requins et autres créatures marines…ceci fait référence au cerveau reptilien de l homme,et a une sorte de retour aux origines dont l eau représenterait la matrice(eau-mère ou Maldoror,cherchant en vain une « âme qui lui ressemblait » rencontre son âme jumelle,la femelle de requin)
Donc une mère bienveillante (la » mer ») et un père rejeté par le héros,pourtant crée a son image en tant qu être humain .Maldoror refuse justement d être l image de son Père et pourtant s en rapproche par la cruauté dont il fait preuve :épisode du meurtre gratuit de la jeune fille ainsi Maldoror se donne droit de mort sur ses semblables
Droit de mort mais aussi de vie :il réanime le « suicidé « de la Seine,sauve l homme pendu a la potence…
Maldoror nous montre ainsi paradoxalement qu il est un homme ,capable du meilleur comme du pire…et donc une « image de Dieu » comme l Humanité entière…ces poèmes sont donc parcourus par une ironie grinçante
Cette œuvre magnifique a influencé de nombreux artistes dont les surréalistes,et inspira le procédé d écriture automatique
On trouve aussi des échos chez Jim Morrison entre autres (Seigneurs et nouvelles créatures) ou encore aujourd hui dans les œuvres de Noir Désir
Un ouvrage intemporel, donc…
un bijou de la littérature française !