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 Cosmopolitan (2010)

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Sylbao
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Sylbao


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Cosmopolitan (2010) Empty
MessageSujet: Cosmopolitan (2010)   Cosmopolitan (2010) Empty19/11/2010, 02:37

Amélie Nothomb est tombée enceinte de son dernier roman, Une forme de vie, en lisant un article dans un journal américain. Le titre était Épidémie d’obésité dans l’armée américaine basée en Irak.

«Cet article m’a vraiment beaucoup marquée. Pourtant, il n’expliquait rien. Il n’expliquait pas pourquoi ces soldats, car il s’agissait bien de soldats et non de généraux, pourquoi ces soldats de deuxième classe devenaient tous obèses. Et ça m’a hantée», partage l’écrivaine belge des bureaux de la maison d’édition Albin-Michel, à Paris.

«Je me suis dit: mais quel rapport peut-il y avoir entre le fait de faire une guerre injuste et monstrueuse et le fait de grossir démesurément? Alors, j’y suis allée par l’imagination. Mais ça ne suffisait pas parce que je me suis dit: mais comment écrire ce roman? Je ne suis pas un écrivain d’investigation, donc je ne vais pas aller sur les lieux pour voir comment ça se passe.»

Et c’est là qu’elle a eu sa deuxième idée: celle de la correspondance. Un jour, Melvin Mapple, le personnage de gros soldat sédentaire qui la gave de missives, est né. Puis, il s’est mis à lui écrire.

«J’ai attendu qu’il s’installe en moi au point de me parler. Il est devenu un vrai personnage et il s’est réellement mis à me parler. J’entendais sa voix. L’histoire de Schéhérazade, par exemple, c’est lui qui me l’a racontée. C’est pas une idée que j’ai eue. C’est vraiment Melvin qui m’a raconté un jour que sa graisse, il lui donnait un nom de femme et qu’il vivait une histoire d’amour avec elle.»

Dans ce roman pondu en trois mois, Amélie Nothomb raconte sa relation épistolaire avec ce soldat qui fait «le contraire de la grève de la faim», s’empiffre et boursoufle au fil des pages. Jusqu’où? On ne vous le dira pas, la chute étant le clou du spectacle dans ce roman aussi savoureux que troublant.


CORRESPONDANCE

Seul le personnage de Melvin Mapple est un pur produit de l’imagination débridée de la romancière. «Tout le reste est vrai et colle au jour le jour à mon emploi du temps de l’année 2009.» Elle qui reçoit des montagnes de courrier et entretient une correspondance avec «ceux qui le méritent» n’a jamais reçu de lettre de soldats américains basés en Irak.

«Jamais. Ja-mais. C’est vraiment une correspondance d’imagination. J’aimerais beaucoup avoir une correspondance avec un soldat américain basé en Irak, mais personne n’a jamais eu cette idée et ne je ne suis pas terriblement connue aux États-Unis.»

Amélie Nothomb voit l’obésité comme un problème de société qui est en voie de dépasser les frontières américaines.
«Je crois que c’est l’expression d’un mal de vivre très profond et d’un problème de société très profond. Les gens ne trouvent plus de sens à leur vie et une des attitudes des gens qui ne trouvent plus de sens à leur vie, c’est qu’ils se mettent à se remplir.»

FRONTIÈRES

À travers son roman, Amélie Nothomb souhaite transmettre un questionnement plus qu’un message au sujet du rapport avec l’autre.

«Il ne faut surtout pas s’imaginer qu’il existe la moindre relation humaine sans frontière. Même l’amour fou – j’ai envie de dire surtout l’amour fou – il faut qu’il y ait une frontière. Parce que s’il n’y a pas une frontière entre deux êtres humains, l’un va certainement bouffer l’autre et ce n’est certainement pas le but d’une relation humaine.»

Une forme de vie est en nomination pour le Prix Goncourt.


Champagne & chocolat

Amélie Nothomb n’a pas d’ordinateur et ne va pas sur Internet.
«C’est un choix et je préfère de loin les correspondances papier. C’est bizarre, mais on dirait que dès l’instant où une feuille de papier intervient, et surtout une enveloppe, les gens se tiennent mieux, deviennent plus intéressants, plus profonds, et se disent moins n’importe quoi. Bien sûr, je suis absolument persuadée qu’il y a beaucoup d’exceptions.»

L’écrivaine écrit tous ses romans à la main, avec un stylo Bic, dans des cahiers d’écolier.
«L’investissement physique est beaucoup plus fort quand on écrit à la main que quand on écrit à l’ordinateur. J’ai besoin évidemment qu’écrire soit un acte physique. Le sens d’une oeuvre est infiniment plus riche quand ce sens passe par le corps.»

Amélie Nothomb a connu des épisodes difficiles dans sa vie dans son rapport à la nourriture.

«On peut considérer que j’ai vécu, dans mon adolescence, huit années de troubles alimentaires. Donc, je suis placée pour savoir que ça dure longtemps, que ce n’est pas un détail de la vie et qu’il est difficile d’en guérir. Je m’estime déjà très heureuse d’en être sortie.»

Elle se lève à 4 h du matin, sans exception, pour écrire.
«L’état d’esprit qu’on a au saut du lit, à 4 h du matin, est un état d’esprit qu’on ne retrouvera à aucune heure de la journée. Il y a une espèce de virginité et de force qu’on a à ces heures-là, surtout quand on vient de se réveiller, qui fait comme une comète. Elle ne repassera pas. Il faut l’attraper à ce moment-là.»

Amélie Nothomb se déplace à Paris en prenant le métro et en écoutant de la musique dans son iPod. Elle écoute toutes sortes de musiques.

«Ça va de Schubert à Infected Mushrooms. J’adore Arcade Fire –j’aime énormément Lies(Rebellion).»

Elle se passionne pour le chocolat et le champagne «simplement parce que ce sont les meilleures choses du monde et j’aime beaucoup les bonnes choses!» Le chocolat, c’est sa gâterie de tous les jours et le champagne, elle le déguste «trois fois par semaine».

L’écrivaine adore le Québec et surtout les Québécois.
«Je trouve qu’il y a un enthousiasme québécois qui est extraordinaire. Jamais on ne tombe sur un Québécois qui, comme un Parisien, affectera de tirer la gueule ou de râler tout le temps. Ça n’existe pas. Les Québécois sont joyeux. Ils sont à la fois très intellectuels et très enthousiastes. C’est un cocktail unique au monde et j’adore ça!»

Si elle n’était pas écrivaine, elle serait... boulangère.

«Parce qu’on a le même horaire!»
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